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Liban - Sinistre

Un incendie monstre ravage l’usine de tapis Byblos Teppichfabrik à Safra

Une catastrophe industrielle et environnementale. C’est ainsi que l’on peut résumer l’incendie qui s’est déclaré hier dans l’usine de tapis Byblos Teppichfabrik, à proximité de l’autoroute de Safra, et dont une partie s’est effondrée. Aucune victime n’a été signalée.

Un hélicoptère de l’armée en pleine action. Photos Émile Eid

Les habitants de Safra se sont réveillés hier sur un important incendie qui s’est déclaré très tôt le matin, vers 8h30, dans l’usine de tapis Byblos Teppichfabrik, un bâtiment de cinq étages situé dans un quartier résidentiel à proximité de l’autoroute menant de Beyrouth vers le Liban-Nord.
Le sinistre a d’abord été signalé au troisième étage, mais les flammes se sont vite propagées aux deux niveaux supérieurs, « en raison notamment du vent qui soufflait fort, des tapis, des produits chimiques et des matières premières utilisées dans l’industrie du tapis et qui sont rapidement inflammables, comme le coton, le polyester et les colorants, mais aussi en raison d’une cage intérieure qui a accéléré cette propagation », explique à L’Orient-Le Jour le directeur général de la Défense civile, le général Raymond Khattar, qui suivait de près les opérations.
Une heure et demie plus tard, une partie du bâtiment s’est effondrée sur les bords de l’autoroute, ce qui a poussé les forces de sécurité à fermer l’axe routier dans les deux sens pendant plus de deux heures, la circulation ayant été déviée vers l’ancienne route maritime. De même, les citernes transportant des carburants ont été interdites de rouler sur l’autoroute à proximité du site.
Une odeur étouffante s’élevait dans l’air et une épaisse fumée noire planait au-dessus des champs agricoles et des immeubles résidentiels qui se trouvent à proximité de l’usine. Plusieurs familles de la zone sinistrée ont quitté leurs maisons. À la demande de la Défense civile, le courant électrique a de même été coupé dans la région, en raison des lignes de haute tension qui passent près de l’usine. De même, les propriétaires d’une usine de papier située à proximité de Byblos Teppichfabrik ont décidé d’évacuer leurs stocks de crainte que l’incendie ne se propage.
« L’incendie s’est déclaré vers 8h30 », raconte à L’Orient-Le Jour Sylva Ferechetian, directrice exécutive de l’usine qui compte 100 employés. « Les employés ont tenté vainement de l’éteindre avec les extincteurs. Nous avons immédiatement appelé la Défense civile, mais au début, on nous a envoyé deux véhicules uniquement. Ils ont peut-être sous-estimé l’ampleur du sinistre. »
« Avec les moyens dont nous disposons, nous avons déployé tous les efforts nécessaires pour limiter les dégâts, insiste le général Raymond Khattar. La mobilisation de la Défense civile ne se fait pas par un simple geste de la main. J’ai demandé du renfort des différentes régions du Liban. Plus de vingt-cinq véhicules de la Défense civile ont été dépêchés sur les lieux. Les agents ont travaillé sans relâche pendant plusieurs heures. Deux d’entre eux ont même été blessés lorsqu’ils se sont introduits dans le bâtiment. D’ailleurs, si de bonnes normes de sécurité avaient été adoptées par les responsables de l’usine, je pense que la catastrophe aurait pu être évitée. Peut-être que les mesures de sécurité prises ne sont pas suffisantes. »
Sylva Ferechetian affirme de son côté que toutes les mesures nécessaires étaient prises.

Le feu reprend...
Peu de temps après que l’incendie s’est déclaré, les employés de l’usine ont été évacués. Aucune victime n’a été signalée. Toutefois, une journaliste ayant inhalé de la fumée s’est évanouie et a dû être transportée à l’hôpital. Cinq employés de l’usine et deux membres de la Défense civile, ayant également inhalé la fumée, ont été traités sur place par des secouristes de la Croix-Rouge libanaise.
Dans l’après-midi, les pompiers, assistés de trois hélicoptères de l’armée, ont réussi à contrôler 60 % de l’incendie. Celui-ci a pu être circonscrit, le bâtiment adjacent à celui en flammes et les réservoirs de carburants ayant pu être isolés. Par contre, l’hypothèse d’un effondrement total du bâtiment n’était toujours pas écartée.
Néanmoins, en soirée, certains foyers se sont renouvelés. Contacté par L’Orient-Le Jour, le général Khattar a estimé que « le feu pourrait ne pas être contrôlé avant demain matin » (aujourd’hui).
La raison du sinistre reste inconnue, mais selon des estimations, un court-circuit serait à l’origine de la catastrophe. En ce qui concerne la nature des produits chimiques qui seraient en train de brûler avec l’usine, un membre de Greenpeace Lebanon, qui s’est rendu sur place, indique ne pas avoir pu obtenir d’informations. « Sur les photos, vous pouvez distinguer un produit chimique blanc sur les murs de l’usine (...). À un moment, les flammes ont pris une teinte blanche à cause de ce produit », précise-t-il sur la page Facebook de l’ONG.
Pour sa part, le ministre de l’Industrie Vrej Sabounjian a relevé que son ministère « pose des conditions sévères pour éviter les incendies dans les usines ». Dans une interview accordée à la LBCI, il a noté qu’à partir du 1er juin, aucun permis industriel ne sera livré à toute entreprise qui n’a pas une assurance contre les incendies, une assurance contre les accidents de travail et une assurance contre tiers. Il a lancé enfin un appel à « toutes les parties concernées, notamment le ministère de l’Environnement, la Défense civile et les municipalités, afin qu’elles prennent les mesures préventives nécessaires pour éviter que de telles catastrophes ne se répètent ».
De son côté, l’Association des industriels a publié un communiqué annonçant qu’elle place tous ses moyens à la disposition des propriétaires de l’usine pour relancer la production dans les meilleurs délais.
L’usine Byblos Teppichfabrik, formée de deux bâtiments d’une superficie totale de près de 70 000 mètres carrés, est la plus grande usine au Liban et l’une des plus grandes au Moyen-Orient. Elle a été édifiée dans les années 60. Les dégâts causés par l’incendie sont estimés à plusieurs millions de dollars.
Les habitants de Safra se sont réveillés hier sur un important incendie qui s’est déclaré très tôt le matin, vers 8h30, dans l’usine de tapis Byblos Teppichfabrik, un bâtiment de cinq étages situé dans un quartier résidentiel à proximité de l’autoroute menant de Beyrouth vers le Liban-Nord.Le sinistre a d’abord été signalé au troisième étage, mais les flammes...

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